Commentaire de carmen ton bébé (20/08/2006 23:25) :
Aimer
par Carmen
Les cheminées fumantes enveloppaient Ouzelagenne d'une brume
artificielle, et firent tousser Achieu ( Bébé). Celui-ci se mit à chanter
doucement, puis de plus en plus fort, mais cessa de peur d'être
ridicule. Il traversa le zoo, et bizarrement sourit au lion qui le
regardait d'un oeil morne. Sans trop savoir comment, il se retrouva
devant la porte.
Timidement, il frappa trois petits coups. Comme rien ne se passait, il
allait insister lorsque la porte s'ouvrit sur Trezord. Elle était plus
belle que jamais, et gratifia Achieu ( Bébé) de ce sourire si magique dont
elle avait le secret.
- Entre, lui dit-elle.
Arrivé au salon, Achieu ( Bébé) s'assit dans un fauteuil et
soupira. Puis il fixa Trezord. Celle-ci était debout près de lui. Lui
tremblait d'émotion. Elle, ne disait rien. Il se leva, s'approcha
d'elle.
- Trezord...
Elle détourna la tête.
- Trezord, répéta-t-il.
Alors elle le regarda. Au moment où leurs regards se croisaient, leurs
lèvres se touchèrent.
- Euh... bredouilla Achieu ( Bébé).
Mais les mots ne venaient pas... alors Trezord passa sa main derrière la
nuque de son ami, et l'embrassa. Cela dura une éternité. C'était
la première fois qu'ils ressentaient une telle émotion, et ils ne
s'arrêtaient plus.
Puis lorsque les premières étoiles scintillèrent dans leurs yeux
épuisés, leurs lèvres se quittèrent. Comme deux plongeurs en apnée, ils
reprirent leur souffle en même temps que leurs émotions.
Une fois de plus, Achieu ( Bébé) prononça les trois mots magiques.
- Je t'aime.
Mais cette fois-ci, cela sonnait autrement. C'était plus beau.
C'était plus fort.
- Cela fait déjà deux mois... deux mois que nous nous sommes vus... deux
mois que la foudre m'a frappé... et je voulais que tu saches que tu es
mon premier amour. Le premier et le dernier.
- Voyons... tu vas me faire rougir, murmura Trezord.
- Pourquoi? S'écria-t-il. Tu es la personne la plus adorable que je
n'ai jamais connue! La plus adorable de tout Ouzelagenne ! Les gens ne
t'arrivent pas à la cheville.
- Mais et toi, tu es si beau...
- Cela n'est rien à côté de toi. Lorsque je t'embrasse,
j'ai l'impression que je m'envole. Quand je te quitte,
j'ai l'impression que mon coeur se fait piétiner par un féroce
chat, ou transpercer par mille lances empoisonnées.
- Mais toi aussi, Achieu ( Bébé), tu as beaucoup de qualités...
- Tu sais... j'ai aimé, tout à l'heure, lorsque nous nous
sommes embrassés.
Il n'en fallut pas plus à Trezord pour saisir le bras de Achieu (
Bébé) et lui offrir de nouveau un baiser enflammé. Les deux êtres eurent
cette fois l'impression d'être emportés dans une tempête. Sur un
océan rouge sang. Leurs souffles s'échouaient invariablement dans les
hurlements du vent, et les gifles des vagues leur faisaient fermer les
yeux. C'était beau, c'était puissant, comme un tableau de Van
Gogh, ou comme ''ZAAMA ZAAMA'' de TAKFARINASSE . Tout
rugissait autour d'eux, ils étaient enfermés dans une parenthèse qui
les épargnait des griffes du cyclone, des griffes signant leur passage
d'une trace de salive blanche et éphémère... tout tournait, des
vertiges les prenaient, Achieu ( Bébé) ferma les yeux et eut
l'impression de toucher en haut d'un saul pleureur. Et soudain
tout s'arrêta.
- Je voudrais t'épouser, dit Achieu ( Bébé).
Trezord tressaillit.
- Pardon?
- Je t'aime. Je veux t'épouser. Veux-tu être ma femme,
Trezord?...
Leurs lèvres tremblaient.
- Oui! Murmura-t-elle.
Ils discutèrent toute la nuit. Ils parlaient de tout, de rien.
- Tu sais, c'est drôle, dit Trezord, car hier matin, Bitter a tenté
de me séduire.
- Non, c'est vrai?
- Oui, et comme je lui disais que c'était toi, l'amour de ma
vie, il m'a répondu que je perdais mon temps et que je serais bien
plus heureuse avec lui.
- Ça ne m'étonne pas de lui, il a toujours essayé de gâcher ma vie
privée.
- Heureusement je lui ai dit ceci: ''Le jour où tu seras un
tant soit peu civilisé, mon petit bonhomme, tu apprendras que mon Achieu (
Bébé) est plus gentil que n'importe qui. Et tu ne lui arrives pas à la
cheville.''
Puis ils se promirent de s'aimer éternellement, et l'éternité
commença pour eux
|